Certificat interuniversitaire en médiation

Devant l’augmentation du recours à la médiation et la nécessité -institutionnelle et professionnelle- de développer les compétences des médiateurs et futurs médiateurs, les quatre institutions universitaires de l’Académie Louvain (Facultés Universitaires catholiques de Mons (FUCaM), Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur (FUNDP), Facultés universitaires Saint Louis à Bruxelles (FUSL) et Université catholique de Louvain à Louvain-la-Neuve et Bruxelles (UCL), auxquelles s’est joint l’Institut des Hautes Ecoles des Communications Sociales (IHECS – Bruxelles), proposent un « Certificat interuniversitaire en médiation ».

Le programme s’articule en une formation de base en 158 h, suivie de 3 spécialisations :

  • médiation familiale (150 h)
  • médiation civile, commerciale et médiation sociale (96 h)
  • médiation en contexte urbain : locale, scolaire et pénale (96 h)

Charte de l’Union Belge des Médiateurs Professionnels

LE MEDIATEUR
Le médiateur, son rôle

Le médiateur est un tiers qui permet aux parties aux prises avec une problématique relationnelle de construire par elles-mêmes une solution satisfaisante à leurs difficultés.
Par sa présence, il offre la possibilité d’ouvrir l’indispensable dialogue qui structure cette démarche.
Le médiateur, sa formation et ses compétences
Le médiateur se veut un professionnel de la relation humaine. Pour ce faire, il acquiert une série de compétences, liées à l’exercice d’une profession spécifique: la médiation.
Ces compétences portent essentiellement sur l’acquisition de techniques relationnelles, sur la capacité à prendre de la distance par rapport à sa pratique, et sur la supervision.
Le positionnement du médiateur
Le médiateur, quelles que soient ses convictions et son expérience, se doit de rester un tiers neutre et impartial à l’égard des parties en présence.
Un tel cheminement est indispensable au processus de médiation.
Le médiateur est tenu à un devoir de confidentialité sur le contenu de la médiation: faits, paroles et écrits.
Le médiateur doit, garder son indépendance vis-à-vis des courants d’idées, qu’ils soient philosophiques, politiques, économiques ou, religieux. A cet égard, il cherchera à faire avaliser cette indépendance par l’autorité qui l’engage, par l’institution ou la personne qui le mandate.
LA MEDIATION
La médiation se présente comme un processus de communication situé dans un cadre bien précis. Elle se fonde sur le consentement des médiés qui s’engagent à rechercher une solution à leurs difficultés. Le médiateur n’assume pas la situation conflictuelle. Il aide les personnes en présence à rechercher une solution à un problème qui reste le leur. Les médiés conservent la maîtrise de ce qui les amène à consulter tout au long du processus.
Le processus de médiation permet d’ouvrir des chemins de communication. Il permet de dire et de se dire par rapport à la problématique travaillée. Le travail du médiateur consiste dans ce cadre à favoriser et l’expression et
l’écoute dans le respect de chacun.
Ce processus permet la construction d’une communication apaisée par laquelle chacun peut opérer une nécessaire distanciation par rapport à son vécu et entendre d’une manière nouvelle le vécu de l’autre.
Dans un deuxième temps, ce processus ouvre à une recherche commune d’une solution adaptée à la situation problématique et prenant en compte les intérêts et besoins de chacun; Cette recherche produit souvent des solutions
originales.
Généralement, la médiation se poursuit sur plusieurs séances offrant ainsi un espace-temps suffisant à la communication et permettant à chacun d’intégrer le vécu de chaque rencontre.
Le processus de médiation renouvelle la relation, il ne la ramène pas à la situation d’avant la crise. C’est pourquoi, plutôt que de résolution des conflits, on parlera de transformation des conflits.
Le processus de médiation est protégé par un certain nombre de règles de respect, de confidentialité, de confidentialité et de communication qui favorisent un échange authentique et apaisé. Il se déroule dans un temps et un lieu spécifiques. Le médiateur est le garant de ces règles qu’il fait approuver par les médiés au début du processus de médiation.
La médiation peut intervenir à titre préventif et non seulement à titre curatif.
Elle peut avoir lieu dans différents champs de la vie interpersonnelle et sociale (famille, quartier, école, entreprise, etc.).
LES MEDIES

Médiés: « médiés, « clients », « parties », « partenaires » ? Que choisir ? Les « partenaires » sont des acteurs responsables qui font le choix volontaire d’entamer un processus de médiation après en avoir compris et accepté les principes.
Chacun des « partenaires » s’y engage de manière libre et solidaire et s’y investit entièrement avec ses propres ressources, ses propres capacités et sa propre créativité. Ils sont conscients du cadre et des limites de la médiation et adhèrent par ce processus à une reconnaissance réciproque de chacune des parties. Ils conservent la maîtrise de ce qui les amène à consulter. Ils s’engagent à respecter la confidentialité sur les informations échangées pendant toute la durée de la médiation.

 

Le Pacte de l’Union Belge des Médiateurs Professionnels

Ce pacte est né de plusieurs ateliers donnés ces 6 derniers mois sur notre métier. Il a été rédigé et commenté par plus de 100 médiateurs professionnels appartenant à différents services, associations et indépendants, toutes régions et champs confondus. Notre Union prend ici en charge l’intérêt collectif au-delà des intérêts particuliers. Aujourd’hui, nous demandons le soutien du pacte sur le fond plutôt que sur la forme.

Notre souhait est que toutes associations, services, regroupements, institutions…. liés à la médiation puissent soutenir le présent document. En ce sens, l’UBMP demande une lettre officielle adressée à la Présidente (Joëlle Timmermans 516 av. Dolez – 1180 Bxl). L’objectif final est que ce  » Pacte de solidarité  » soit signé par le plus grand nombre de médiateurs. »

Pacte de solidarité, de transparence et de loyauté entre médiateurs professionnels exerçant en Belgique quelque soit leur champ de pratique.

En signant ce pacte, nous médiateurs professionnels

1. Nous nous engageons à être solidaires pour :

 » partager les expériences, savoirs et informations entre nous ;
 » interroger notre pratique notamment en participant à des supervisions, intervisions et à une formation de base et continue en lien avec la médiation ;
 » avoir un esprit d’ouverture et de confiance à l’égard des différents champs et pratiques de la médiation.

2. Nous nous engageons à agir avec transparence pour :

 » donner à ceux qui nous consultent une information complète et claire sur la médiation et sur les autres modes de résolution des conflits ;
 » rester clair(e) et honnête sur nos compétences, qualifications, limites personnelles et professionnelles ;
 » privilégier avant tout les intérêts de ceux qui font appel à nous ;
 » favoriser la co-médiation ou relayer vers d’autres médiateurs ou professionnels dans l’intérêt des usagers.

3. Nous nous engageons à être loyaux entre nous pour :

 » appliquer les principes de communication de la médiation ;
 » nous abstenir de tous propos diffamatoires ou malveillants envers les autres ;
 » nous soutenir mutuellement dans notre indépendance professionnelle.

Fait à Bruxelles, le 29 juin 2009

Contact@ubmp-bupb.org

Eloge du flou

La médiation peut se revendiquer du flou, non parce qu’elle manquerait de substance mais parce que le flou, au contraire de la netteté qui se perd dans les détails, permet de percevoir l’essentiel …  Les peintres et les photographes utilisent ce procédé : plisser des yeux permet de capter les ombres et la lumière, les formes qui structurent et qui fondent le paysage. Cette vision floue est aussi une mise à distance, une façon de ne pas mettre la pression et d’approcher l’autre de façon légère. Le mystère de la Joconde n’est pas seulement dû à son énigmatique sourire mais aussi à la technique du sfumato, inventée par Leonardo da Vinci. C’est un effet vaporeux, obtenu par la superposition de plusieurs couches de peinture extrêmement délicates, qui donne au sujet des contours imprécis et donne de la profondeur au tableau. Il n’est d’illimité en art que le flou, le vague, le confus, écrivait Romain Rolland.

Le net montre tout, jusqu’au détail les plus fin. Mais justement, le détail ne permet pas de voir le tout. Le détail désarticule l’ensemble, lui fait perdre sa cohérence. De plus, le net tranche ; il est dur, sans concession ; il exige qu’on choisisse un côté ou l’autre de la limite. Il n’y a pas de moyen terme. Il forme une barrière qui ne permet pas l’échange.

Dans le flou, les bords s’estompent, se diffusent et s’effacent doucement jusqu’à ce qu’on ne sache plus si on est encore dans le plein ou déjà dans le vide. Le flou ne heurte pas, il est léger, il caresse et ne blesse pas. Les corps flous lorsqu’ils s’approchent, ne se cognent pas : ils s’effleurent et glissent grâce à cette zone frontière incertaine, qui n’appartient ni à l’un ni l’autre (le no’mansland).

Cette zone floue permet la connexion et  l’échange.

Le médiateur en début de médiation est face à du net, à des positions tranchées. Le conflit est souvent dur. Son art va consister à adoucir les bords tranchants, à rendre les choses floues pour faire émerger l’essentiel.

Du flou surgit la clarté en quelque sorte …